Portrait de paroissien


26 mai 2025

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Présentation:

Je m’appelle Quentin, je travaille dans les vignes chez un viticulteur à Montjean. J’ai 21 ans et je suis originaire de Normandie, à 20 km de Rouen dans les méandres de la Seine.

Scolairement, j’ai fait un parcours classique. En 1ère, je suis parti dans un lycée agricole, et j’ai fait un bac agricole dans les céréales et l’élevage. Ensuite, j’ai décidé de partir en Anjou en 2021 pour apprendre les métiers du vin, car c’était la région viticole la plus proche de chez mes parents.

En 2023 j’ai obtenu mon BTS et maintenant je suis pleinement dans l’activité professionnelle. Je suis ouvrier viticole polyvalent : mon activité principale est la vigne, mais je peux aussi donner un coup de main à la cave, faire de la vente, c’est ça qui est très intéressant, je touche à tout. 

J’aime beaucoup ce que je fais, c’est une passion ! Mon objectif plus tard, est de m’installer comme vigneron, de créer mon propre domaine en Normandie du côté de chez mes parents, car là-bas, il n’y a pas de vignes.

Je sais que ça ne va pas être facile, car il faut partir de zéro. Là-bas, si je plante, je sais qu’il faut que j’attende 3 à 4 ans pour avoir ma 1ère récolte ! Mais bon, ça se tente !

J’ai un petit frère de 16 ans.

J’ai été baptisé par tradition. Petit, je n’allais jamais à la messe. Par contre, quand j’ai été en âge, mon père m’a demandé si je voulais faire du catéchisme en me laissant le choix. Mais moi, je n’avais pas l’habitude d’aller à l’église, et ça ne m’intéressait.

En loisir, je fais du tir sportif à Angers.


Parcours :

C’est un peu grâce à mon grand-père que j’en suis là, il m’a appris beaucoup de choses. C’est grâce à lui, par exemple, que j’ai le goût de la terre. De temps en temps, je lui donnais un coup de main dans son jardin quand j’étais plus jeune, et c’est ça qui m’a donné le goût du travail manuel et de la terre.

Mon grand-père était quelqu’un qui était toujours dans le concret, de très terre à terre. Mais on n’a jamais abordé le sujet de la spiritualité avec lui. Je me rappelle que, sur sa fin de vie, il restait beaucoup chez lui. Et quand on venait lui rendre visite le dimanche, très souvent il était devant sa télé à regarder « le jour du Seigneur ». Et puis chez lui, il y avait des icônes autour de la cheminée, la Vierge Marie, des crucifix dans la maison un peu partout.

J’ai commencé à me poser des questions ; car si mon grand-père, qui est une personne très terre à terre, croyait en ça, c’est qu’il y avait une raison, il y avait quelque chose.

Mon grand-père est décédé début 2022 suite à une longue maladie, alors que je venais juste d’arriver en Anjou, et ça m’a vraiment permis de me poser des questions sur la mort, de prendre vraiment conscience de ce qu’était la mort. Je n’ai jamais trop été confronté à la mort, sauf en 6ème ; j’avais un très bon ami qui était décédé. Mais à cet âge, je n’avais pas encore conscience de tout cela.

Et là, je ne pouvais pas accepter qu’une fois mon grand-père mort, pouf, rideau, plus rien ! Ce n’était pas possible, je ne pouvais pas le concevoir !

J’ai commencé à me poser beaucoup de questions sans forcément franchir le pas.

J’écoutais beaucoup de podcasts quand je travaillais, ou quand je conduisais. J’aimais écouter la catéchèse pour adultes de l’abbé de la Rocque et également les podcasts d’un gars qui parlait de plein de sujets différents : politique, histoire… A un moment, il a commencé à parler de sa foi. Ce podcast sur sa foi, je l’ai écouté une fois, et je l’ai trouvé tellement intéressant que j’ai eu envie de l‘écouter une 2ème fois, et puis une 3ème fois…

Pour moi, ça a été un peu le déclic ; je me suis dit à moi-même :  « Tu n’as pas fait ton catéchisme, tu n’as pas fait ta 1ère communion, tu peux peut-être la faire, ça ne coûte rien d’essayer. Dans le pire des cas, si ça ne te plaît pas, et bien, ça ne te plaît pas, mais au moins tu trouveras une réponse à tes questions. »

Et voilà comment j’ai envoyé ce 1er mail à la paroisse en juillet 2024, où j’expliquais ma démarche, mon désir de mieux connaître Dieu, et tu m’as répondu et proposé plusieurs choses sur la paroisse : les mardis de Saint-Maurille et le parcours Alpha. J’ai décidé de participer dès la rentrée aux mardis de Saint-Maurille, qui correspondaient à mon besoin de catéchèse.

Vient le 1er mardi de Saint-Maurille en septembre, qui avait pour thème « Comment lire la Bible ? ».

Au début, il y avait plein de termes, de choses que je ne connaissais pas du tout, et je ne comprenais pas grand-chose !

A la fin de ce mardi de Saint-Maurille, j’ai été voir le père Guillaume. Je lui ai expliqué ma démarche, et je lui ai dit que je n’avais pas compris les ¾ des choses qu’il avait dites, alors comment faire ?

Il m’a parlé du parcours Alpha, et m’a conseillé d’acheter le Youcat (catéchisme de l’église catholique pour les jeunes).  Je lui ai demandé conseil pour l’achat d’une Bible également.

Après cela, j’ai participé à presque tous les mardis de Saint-Maurille, et plus j’y allais, mieux je comprenais !

Le père Guillaume m’a aussi présenté Armelle qui était là à ce 1er mardi, et qui m’a encouragé à aller à la messe, malgré mes réticences car je n’y connaissais rien. Elle m’a rassuré et m’a encouragé à venir avec ce que j’étais, à me laisser guider, à ne pas me prendre la tête.

Et j’ai été à la messe pour la 1ère fois de ma propre volonté. J’y avais bien été avec ma marraine plus jeune, mais à 10 ans, on trouve le temps long, surtout quand on n’y comprend rien…

Et cette 1ère messe, ça a été magnifique ! Une messe, c’est très, très beau. Tout le monde chante ensemble et, en fin de compte, ce qui m’a impressionné, c’est cette foi que les gens ont, la liturgie qu’il y a autour de la consécration, le prêtre qui lève l’hostie, je trouve cela magnifique ! Et puis j’ai pris l’habitude d’aller à la Messe tous les dimanches.

Par la suite, j’ai décidé de faire le parcours Alpha, qui a débuté en janvier 2025.

La 1ère rencontre Alpha, je t’avoue que ça m’a foutu un peu la trouille, avec cette 1ère vidéo très évangéliste ! Mais je me suis dit qu’il fallait que j’aille à la 2ème rencontre au cas où et au pire des cas, je me cassais !

Et bien non, en fait, c’était juste cette 1ère vidéo que j’ai trouvée mal faite ; mis à part ça,  très bien, les parcours Alpha c’est incroyable ! Il y a plein de topos pour découvrir ce qu’est la foi.

Quand tu as abandonné la foi et que tu veux y revenir, je trouve ça très bien. On est avec plein de personnes qui sont dans le même cas que nous, et puis Alexandre et Isabelle qui étaient à ma table, étaient présents pour nous aiguiller dans nos questions. Ils ne nous donnaient pas les réponses, mais ils nous accompagnaient, c’était à nous de trouver nos propres réponses.

Le parcours Alpha c’est aussi un bon repas, autour d’une jolie table, avec des bénévoles qui sont trop forts et font super bien à manger, et c’est Jean-Marie et Armelle qui gèrent tout cela, tout ce travail autour, et qui font un travail monstre !

A table, il y a les temps d’échanges, où il commence à y avoir pas mal de questions…

Moi, à ce moment-là, je commençais à être un peu dans le doute. J’allais à la messe tous les dimanches, je faisais les mardis de Saint-Maurille, je participais au parcours alpha, il y avait tout ça, mais je ne croyais pas encore forcément en Dieu. Mais il y avait tout de même un petit truc en moi, une petite graine qui commençait à pousser.

Je pense que le fait d’être resté 1 mois en Normandie chez mes parents  en décembre (juste avant le début du parcours Alpha), ça ne m’a pas forcément fait de bien.

Comme je ne vois pas souvent ma famille, je voulais passer le plus de temps possible avec eux et je pensais moins à aller à la messe. Et, à mon retour en Anjou, j’ai eu comme une sorte de coup de blues, le mal du pays, le fait de me dire que je ratais tellement de moments avec ma famille. Par la même occasion, j’ai comme abandonné cette petite graine qu’il y avait en moi, je ne prenais plus le temps de l’arroser. Malgré tout, je continuais d’aller à la Messe et au parcours Alpha, mais j’étais dans une période de doutes.

C’est le parcours Alpha qui m’a permis de sortir de ces doutes, et plus particulièrement le week-end à Béhuard !

J’étais très content que le week-end soit à Béhuard, car on m’avait dit que c’était un endroit magnifique et je n’avais jamais pris le temps d’y aller. Et, oui, j’ai trouvé Béhuard magnifique !

On a été super bien accueilli, avec une petite fleur et une parole sur chacun des lits.

Et puis le week-end a commencé avec les topos, échanges, temps libres, jeux, initiation aux danses d’Israël, repas, et temps de louange à la fin de la journée.

C’était la 1ère fois que je participais à une louange. J’ai trouvé les chants très très beaux, et encore une fois, j’ai été touché par cette foi très forte qui animait les gens !

Mais, j’étais toujours en mode « doute ». Je trouvais tout cela beau, mais je me sentais plus loin, en retrait par rapport à ceux qui vivaient cette foi.

Le week-end était sur le thème de l’Esprit-Saint, mais pour moi, c’était vague l’Esprit-Saint. Dieu le Père, ok, Dieu le Fils, ok, mais l’Esprit-Saint, ce n’était pas facile à comprendre.

Le lendemain, dans l’après-midi, il y avait un temps libre avec 3  propositions au choix :

 Ces lettres étaient  tenues secrètes, déposées dans un chaudron près de l’Autel et étaient brûlées à la fin de la louange. Moi, je me suis mis seul dans un coin, tranquille, et j’ai décidé d’écrire une lettre à mon grand-père. J’ai sorti tout ce que j’avais sur le cœur, tout ce que j’avais envie de lui dire. En plus, à ce moment-là, ma grand-mère avait eu un problème de santé et je pensais beaucoup à elle et également à mon grand-père.

La veille, j’avais partagé mes doutes : « Il y a pas mal de choses que je crois, mais pour avoir pleinement foi, il y a quelque chose qui me manque intérieurement, mais je ne sais pas ce que c’est… » Et Anne m’a répondu : «  Et bien, il suffit de le demander ! »

Dans ma lettre, j’ai dit à mon grand-père que c’était principalement grâce à lui, que j’en étais rendu là, mais que je ne savais pas si c’était la bonne voie, et je lui ai demandé de me faire un signe si c’était le cas !

Pendant le temps de louange du dimanche soir, j’ai compris ce qu’était l’Esprit-Saint, et j’ai reçu la chose qui me manquait. A un moment, Jean-Marie a eu une parole de connaissance, et il a dit (sans être au courant de ce que j’étais en train d’affronter tout seul dans mon coin, sans savoir le contenu de cette lettre que je venais d’écrire) :

«  Il y a quelqu’un ici qui a des soucis de famille, qui se sent coupable, et le Seigneur me dit qu’il ne te condamne pas ».

Et là, je ne me suis même pas posé la question de savoir si cette parole était pour moi, je n’ai pas eu ce doute; ça m’est venu directement en pleine tête comme une claque et je me suis effondré en larmes. Je pleure comme pas possible, et je n’aime pas ça du tout ;  je n’aime pas pleurer et encore moins devant tout le monde.

Et puis, un peu plus tard, un peu remis de mes émotions, c’était plus fort que moi, j’ai eu envie de dire à pleine voix : « Merci à toi, Dieu, de t’être révélé, merci pour tout ce que tu as fait pour nous et merci de nous écouter ! »

Après la louange, Jean-Marie a pris le chaudron pour brûler les lettres. Comme j’avais un briquet, il m’a proposé de brûler moi-même ces lettres. Ça a été encore un petit signe, car j’avais eu ce désir dans mon cœur de brûler moi-même la lettre que j’avais écrite à mon grand-père, mais je ne l’avais pas formulé, car je ne voulais pas m’imposer.

Et là, Jean-Marie, sans le savoir, me proposait de brûler les lettres ! Il y a eu tous ces enchainements de signes !

La fin du week-end Alpha est arrivée, et là, ça a été compliqué.

Il a fallu que je digère tout cela. Tu ne crois pas forcément en Dieu, tu es en plein doute, et puis tout d’un coup, tu as la révélation, la preuve que tout le monde demande, il faut vraiment digérer !

J’ai été ensuite à la veillée de louange du lundi soir, car j’avais envie d’y aller. Mais le prochain jeudi Alpha, je n’étais pas sûr d’y retourner, car j’étais chamboulé.

Prochain jeudi Alpha, j’y ai été tout de même, et j’ai expliqué ce que j’avais vécu, et pas mal de personnes ont été assez surprises, touchées, et ont trouvé que ce que je disais était beau. ça m’a pris du temps pour digérer tout de même; c’est venu petit à petit en continuant d’aller à l’église, en  continuant d’aller aux mardis de Saint-Maurille, au parcours Alpha.

Avec le carême, j’ai aussi pris le temps pour la 1ère fois de lire l’évangile du jour, d’y réfléchir, c’était mon petit effort de carême. Parfois, ça me parlait, d’autre fois moins.

Et puis je faisais le catéchisme avec Emmanuelle, car j’avais toujours cette volonté de faire ma 1ère communion. Si on a besoin de faire du caté, il faut aller voir Emmanuelle, elle est très forte pour cela !

Avant, je n’avais pas de notion de ce que représentait la 1ère communion, et avec tout ce qui m’était arrivé, l’hostie tu ne la regardes plus pareil, ce n’est pas qu’un simple bout de pain en fait, c’est beaucoup plus !

Vient le jour de ma 1ère communion, le Jeudi Saint 17 avril 2025. Un moment génial, ma 1ère communion ! Depuis tout ce temps où on se prépare, on attend, c’est pas rien ! Et on la reçoit enfin et c’est incroyable !

Après, j’ai pris ce temps de prière près du tabernacle avec Emmanuelle, dans le calme.

Pas vraiment, mais ils sont contents de voir que maintenant je suis pleinement épanoui, que j’ai un nouveau job qui me plaît. Avant j’avais toujours des petits problèmes qui me rattrapaient, mais plus maintenant, je suis mieux et beaucoup plus heureux.

Par contre, mon petit frère vient de temps en temps à la Messe avec moi quand je rentre chez mes parents en Normandie et il s’intéresse, il m’en parle un peu. Et quand il viendra en juillet en Anjou, je l’emmènerai à la messe ; il a hâte de voir les gens de la paroisse, de les rencontrer !


Vie spirituelle :

Ma foi, aujourd’hui, je la vis de manière plus intense qu’avant, puisque maintenant je crois.

Je ne peux pas dire que j’ai pleinement foi, car j’ai encore des petites questions, mais j’ai bien plus foi qu’avant. Je ne vis plus la messe comme je la vivais avant, je ne regarde plus l’hostie comme avant. Et hormis ma vie spirituelle, je me sens mieux, je suis heureux et épanoui dans ma vie perso et professionnelle.

Après un temps de louange Alpha, on pouvait tirer des petits papiers avec des passages de la Bible si on voulait. Et le passage que j’ai tiré, ça avait complètement un rapport avec ce que j’avais vécu :

« Fais-moi comprendre la voix de tes préceptes et je méditerai sur tes merveilles .»  Psaume 119

Voilà celui que je retiens et qui m’a marqué.

Oui, j’aimerais faire plus tard ma confirmation !