Portrait de paroissien


22 octobre 2024

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Présentation:

Je m’appelle Jean-Pierre Pineau, j’ai 75 ans. Je suis marié avec Chantal et j’habite à Chalonnes. J’ai 3 enfants, tous musiciens, 6 petits-enfants et 1 arrière petit-fils. Avant, je travaillais dans l’imprimerie, puis dans le domaine de la chaussure chez Éram.

J’ai appris le piano à 14 ans, avec une dame qui donnait des cours sur Chalonnes et qui avait fait le conservatoire de Paris. J’ai aussi joué de la clarinette à l’harmonie avec des copains, étant jeune . Puis j’ai commencé à jouer sur l’harmonium de l’église Notre-Dame, sollicité par l’abbé Chudeau, le vicaire de Notre-Dame à l’époque. C’est peu après que j’ai débuté sur l’orgue de Saint-Maurille à 15 ans en 1964, car il y avait besoin de quelqu’un.

L’orgue de Saint-Maurille étant très compliqué à maitriser, j’ai eu du mal, et j’ai beaucoup appris tout seul au début. J’ai ensuite suivi 5 à 6 stages d’orgue de mes 15 à 21 ans environ pour me perfectionner et pour apprendre à jouer avec 2 claviers et le pédalier. Ces stages étaient organisés à Argentré du Plessis (près de Rennes), par le chanoine Legrand, titulaire des grandes orgues de la Cathédrale de Rennes. C’est comme cela que j’ai vraiment appris à jouer de l’orgue.

J’aime beaucoup le jardinage !

Oui, faire la cuisine, c’est ma hantise ! A la maison, je fais tout sauf la cuisine !


Service paroissial:

Cela fait 60 ans; je joue à Saint-Maurille depuis mes 15 ans !

C’est l’abbé Boulay qui m’a demandé de jouer à Saint-Maurille car il y avait besoin d’un organiste. Au début à mi-temps, pour remplacer une personne qui était souvent absente, puis à temps complet 2-3 ans plus tard. A l’époque, il y avait 2 messes à Saint-Maurille, et elles étaient en Latin. Au début, je jouais celle de 11h00, puis j’ai joué les 2 messes du matin.

Je suis chrétien et musicien. Ce service me rend heureux et j’espère que je pourrai jouer de l’orgue à Saint-Maurille le plus longtemps possible.

Je joue en moyenne 1 heure et demie par jour sur l’orgue de Saint-Maurille sauf le samedi, et je m’entraine aussi à Notre-Dame sur l’orgue électronique, mais dans ce cas, c’est en plus de mon heure et demie quotidienne.

Je joue de tout, de la musique française, du Bach… J’ai beaucoup de partitions. Je joue des choses différentes sur l’orgue de Notre-Dame car il n’y a pas les mêmes jeux que sur l’orgue de Saint-Maurille. L’orgue de Saint-Maurille, il faut magouiller dur !

Je n’ai que des beaux et bons souvenirs !

C’est un orgue de manufacture Beuchet-Debierre, acheté en 1942 pendant l’Occupation allemande. Avant, c’était un harmonium à Saint-Maurille, mais le vicaire de Saint-Maurille, l’abbé Loison a insisté pour mettre un orgue.

C’est un orgue polyphonique de 7 jeux, pas de jeux d’anche, avec un son quasi parfait. Pour les morceaux, on est limité, mais pour accompagner la liturgie, c’est la Rolls Royce des orgues. Cet orgue a été construit à Nantes et c’est un modèle qui a été vendu dans le monde entier. Les tuyaux, environ 800, très concentrés, en métal et en bois se trouvent à l’intérieur du buffet.

L’entretien a été réalisé il y a environ 3 ans. Les tuyaux de l’orgue ont été entièrement démontés, remontés, réaccordés. Sur cet orgue, on peut être 5 ans sans intervenir dessus.

Tuyaux de l’orgue de l’église Saint-Maurille

Vie spirituelle :

Toutes les pages de l’Évangile sont belles à entendre, on ne s’en lasse pas !

Un passage qui me touche, pendant les sépultures, c’est Marthe qui implore Jésus car elle a perdu son frère. On est impuissant face à la mort.

La musique y est pour beaucoup. Elle m’aide beaucoup dans ma vie de foi. Je vis vraiment le travail que je fais, quand j’accompagne tout ce monde derrière avec l’orgue.